La hausse des utilisateurs de smartphones en Afrique devrait contribuer à ce que les start-up africaines, actives dans le domaine des technologies financières, réaliseront le taux de croissance moyen annuel le plus élevé au monde, d’ici 2030. C’est ce que révèle un récent rapport sur l’écosystème des fintechs réalisé par le cabinet « Boston Consulting Group » et «QED Investors ».
« Boston Consulting Group » et « QED Investors », une société de capital-risque américaine spécialisée dans l’investissement dans les technologies financières, annoncent dans le rapport, réalisé récemment « Global Fintech 2023 : Reimagining the Future of Finance», que l’avenir s’annonce rose pour les start-up africaines spécialisées dans les technologies financières (Fintech). D’après cette même source, leurs revenus devraient se multiplier par un facteur 13 entre 2021 et 2030, pour atteindre la barre des 65 milliards de dollars.
Ainsi, et d’une manière plus concrète, leurs gains devraient enregistrer un taux de croissance moyen annuel de 32% au cours des sept prochaines années, soit le taux de croissance le plus élevé au monde. Une embellie qui sera facilitée par le faible taux de bancarisation noté dans de nombreux pays africains, la proportion élevée de jeunes dans la population continentale avec un âge moyen d’environ 19 ans, mais aussi la hausse de la démographie. En effet, d’après différentes projections, la population africaine devrait atteindre plus de 2 milliards d’habitants d’ici 2040.
L’importante hausse des utilisateurs de smartphones devrait, également, y contribuer. Dans son rapport « The Mobile Economy 2023 », publié en février 2023, l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (Gsma) révélait que le taux d’adoption des smartphones en Afrique subsaharienne devrait atteindre 87% en 2030 contre 51% en 2022. Le nombre d’abonnements à la 5G devrait aussi atteindre 213 millions en 2030.
Quatre pays en tête de peloton
L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte, et le Kenya seront les principales locomotives de cette croissance des Fintechs, d’après le rapport. Ce qui ne fait que confirmer l’hégémonie de ce «Big four» dans l’écosystème des technologies financières sur le continent.
Dans son rapport annuel de 2022, le portail d’informations spécialisé « Disrupt Africa », indiquait que les jeunes pousses de ces quatre pays, principalement les Fintechs, ont concentré 80,8% des financements sur les 3,3 milliards levés en 2022 en Afrique. Ce qui représente une hausse en valeur de 55% par rapport à 2021. Le Nigeria était en tête avec 976,1 millions de dollars, suivi de l’Egypte (812 millions de dollars) et du Kenya (575 millions de dollars).
Le mobile money, qui est désormais entré dans les habitudes des consommateurs africains, devrait également stimuler le développement des Fintechs. Dans ce domaine, l’Afrique s’érige en véritable leader mondial, puisqu’elle représentait 66,3% de la valeur globale des transactions de mobile money réalisé dans le monde en 2022, à en croire le rapport «The state of the industry report on mobile money» de Gsma. En clair, 836,5 milliards de dollars ont été échangés sur le continent sur les 1.260 milliards de transactions dénombrées dans le monde l’année dernière.
Au niveau mondial, les revenus des Fintechs devraient s’établir à 1.500 milliards de dollars d’ici 2030, très loin des 245 milliards enregistrés en 2021, selon BCG. L’Asie-Pacifique devrait être le leader mondial avec 600 milliards de dollars en 2030, grâce à la croissance rapide observée en Chine, en Inde et dans les pays du sud-est. Elle sera suivie de l’Amérique du Nord avec 520 milliards de dollars, l’Europe (190 milliards de dollars), l’Amérique latine (125 milliards de dollars) et l’Afrique.